Exhibition Reviews (selection)
Media Clips in PDF format, recent reviews in L’Essor, Le Progres, Le Parisien, Artmag UK, Le Telegramme, and School Arts Magazine.
Catalogue Texts (selection)
“En tant que sculptrice, je travaille depuis plusieurs années sur l’interstice entre la pérennité et l’éphémère» déclare Kasia Ozga qui vit actuellement entre Chicago et Paris après une enfance passée en Pologne et une formation artisitique internationale aux Etats-Unis, en France et en Pologne. Engagée dans de nombreuses commandes et résidence en France et à l’étranger, Kasia Ozga, qui poursuit parallèlement à son travail d’invention plastique, des recherches sur le rôle et les limites de la sculpture publique dans le monde contemporain, présente ici deux oeuvres presque identiques, mais d’échelles différentes. Cette différence produit un effet étrange sur le spectateur, qui imagine la même forme se développer, encore réduit ou agrandie, dans un espace imaginaire. La réutilisation de papier récupéré pour inventer cette statue de l’homme en prière semble faire echo à la situation précaire, c’est-à-dire à la fois menacée et sauvée du danger par sa seule prière, de l’homme aujourd’hui. La fragilité de notre condition est soulignée ironiquement par l’utilisation de ces restes de journaux, que nous lisons parfois quotidiennement pour nous tenir au courant d’informations prétendument importantes, puis jetons au bout de quelques jours sans même leur accorder un regard. L’homme est-il rien de plus qu’un vulgaire journal, le jouet éphémère d’éternelles forces du destin ?”
– Paul-Louis Rinuy, excerpt from Les gens déraisonnables (ne) sont (pas) en voie de disparition Exhibition Catalogue
“Praca pochodz?cej z Polski artystki Kasi Ozgi pod tytu?em „Testing the Waters” odnosi si? do architektury krajobrazu dawnej posiad?o?ci. Ta dorastaj?ca w Chicago i ?yj?ca obecnie w Warszawie i Pary?u artystka wci?? wybiera miejsce jako punkt wyj?cia dla swoich prac. W Trebnitz stworzy?a stalow? konstrukcj? r?ki, która wkomponowuje si? w wiejskie otoczenie i niemal czule unosi si? nad stawem. Krucha struktura figury r?ki odbija si? w wodzie. Artystka widzi swoj? prac? jako metafor? dwóch kultur, polskiej i niemieckiej, które spotykaj? si? regularnie w Zamku Trebnitz.”
– Berenika Partum and Magdalena Ziomek-Fr?ckowiak, excerpt from Who Is Afraid of Figurative Sculpture? in the Catalogue Mensch Cz?owiek
“Further afield, in a wilder area of the park, Evangelia Kolyra and Kasia Ozga presented “Ebb and Flow.” This installation was composed of two swings facing eachother but dangerously close. LED lamps disposed underneath the seats accentuated the risks, transforming a child’s game into a potential game of slaughter. This installation proved to be a pertinent source of inspiration for the performance “Breathe Normally.” choreographed by Evangelia Kolyra and preformed by Kasia Ozga, Anna Mawby, Rachel Farrer, and Stéphane Perraud. This performance questiones the value of this edition of Park in progress, lost in the romantic world of Robin Hood.”
– Patrice Bonnaffé (ed.), Excerpt from Nottingham Castle in Park in Progress, Éditions Pépinières, ISBN 918-2-914479-10-3
“Chacun possède un corps unique, irremplaçable. Exister, c’est avoir un corps. Zone de contact avec le monde, le corps est la frontière première, entre moi et les autres, entre moi et la nature. Le corps dé-limite notre être, notre moi. Conteneur de notre identité, le corps est d’abord apparence, physionomie : la couleur (peau, cheveux, yeux), les dimensions (taille, poids, proportion), les marques (tâches de naissance, cicatrices, tatouages), l’âge et le sexe sont les aspects qui conforment l’image que nous renvoie le miroir et que nous montrons aux autres. Mais le corps présente aussi des facettes cachées, intimes, profondes. Le corps agit alors comme une barrière qui préserve notre culture, nos pensées, nos désirs, nos peurs, notre passé. Cette barrière peut s’ouvrir à qui bon nous semble ou jamais, c’est ainsi que le corps peut être un pont tendu vers les autres ou un enfermement. La matérialité du corps se traduit en geste, en action, en mouvement : ce sont des corps qui se rencontrent, des corps qui se déplacent, qui traversent pays et frontières. Face aux frontières du corps existe une autre dimension de frontières, celle des territoires qui sont le résultat de l’histoire des nations et déterminent qui est citoyen d’un Etat et qui est étranger.
C’est à partir du corps que Kasia Ozga engage une ample réflexion sur les barrières/frontières (borders en anglais). Il s’agit d’une réflexion qui n’est pas nouvelle, elle est le fruit de son histoire personnelle -son enfance en Pologne, son adolescence aux Etats-Unis, son arrivée à l’âge adulte en France-. Et si elle choisit un titre bilingue pour le travail qu’elle présente, c’est parce qu’elle souhaite récupérer l’idée américaine de frontière, c’est à dire “l’horizon, une zone extrême où se situe l’esprit d’avenir”, et ainsi rappeler l’ambivalence du terme -limite ou opportunité-. “
– Alexandra Baurès, Excerpt from Le corps frontière in Borders: Barrières, Frontières, ISBN 978-2-9532907-2-1
“The works by Katarzyna Ozga shown in the exhibition “(O)pakowanie” (Packaging), embody the artist’s interest in recording human existence in the context of the natural environment. Ozga reconstructs particular parts of the body in specific ways using unconventional materials; packages and wrapping papers from mass produced consumer goods . The juxtaposition of bodily forms with ephemeral materials (e.g. fruit nets, plastic bags, egg cartons, plastic cups, newspapers) is a starting point for an investigation into the fragility of human existence, combining themes of lasting and passing, blooming, decay, beginning and end.
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The contemporary cult of packaging is of particular significance in the context of our increased awareness of recycling and ecology. Ozga perceives packaging itself as a natural material which allows her to build new forms and imaginary content, while establishing new aesthetic and artistic values. Direct quotations from the reality of the street, shop, snack bar, as well as the poetry of commercial slogans convey complex and personal meanings for the artist.
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Kasia Ozga’s “Packaging” seems to confirm Alina Szpocznikow’s views that “the human body is the most sensitive of ephemeral entities and the only source of any joy, any pain and any truth” in life. By conserving the forms and shapes of mass produced packaging materials in her work, the artist defines herself as a product of modern civilization.
Paradoxically, these supermarket style cardboard containers and materials constitute the basis of the artist’s meditations on timelessness and durability. Full of humour, feminine lightness and charm, and despite their fragile constitution, the works will inevitably survive in our collective memory.”
– Magdalena Durda-Dmitruk, Exhibition Catalogue (O)pakowanie, Fabryka Koronek Galeria Sztuki Wspólczesnej and Exit Art Magazine 10/22/09
“Quand on parle d’académie, c’est-à-dire de « nu » en termes de beaux-arts, c’est qu’on traite du corps humain dans l’état de nature, sachant que l’objectif recherché, son enjeu, est d’en relever la beauté, une beauté dans le traitement mis en œuvre pour la représenter. Avec les sculptures de Kasia Ozga, il ne s’agit pas alors, ainsi que l’aurait volontiers chanté Rimbaud, « de beaux corps de vingt ans qui devraient aller nus ». Et si le propos n’est pas la volupté du corps, de quoi l’artiste veut-elle nous parler ? Eh bien ! il s’agit davantage, on le comprendra bientôt, de représenter le corps et ses organes dans une formulation critique, adressée autant à l’histoire humaine et sociale, à son passé et à son actualité, qu’à sa perception et à ses déceptions, tant physiques que métaphysiques.
La sculpture ainsi cadrée se découpe sur le corps même, construisant ses formes morcelées avec des matériaux de notre temps, de la matière courante liée aux déchets et au recyclage, à l’industrie et au consumérisme : élastomère, résine ou papier journal. Un langage sculptural qui implique packaging commercial, sac générique, gobelet en plastique, brique d’emballage.
Sans vide il n’y a pas de plein, constatait Henry Moore, mais ici le vide prend un sens plus insidieux et sournois quand ces organes et ces corps se reconstituent sous une peau de matière déshumanisante. Celle-ci matérialise dans ses vides apparents l’absence d’une réalité physique, la trace oubliée d’un passé, un peu comme Pascal Convert avec ses « Autoportraits », ces fragments d’organes incrustés en creux dans le mur.
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A l’heure du corps biomédicalisé, du corps-silicone et de la conservation par « plastification », l’artiste use en comparaison d’un langage de matière impérissable. Avec un détachement curieux et amusé, elle décèle sous le corps apparent son invisible parent de matière jetable. Bergson évoque à propos du rire « du mécanique plaqué sur du vivant », et Kasia Ozga conjecture sur ce qui reste de vivant dans la mécanique des corps mutants.”
– Frédéric Bouglé, Directeur du Creux de l’enfer, excerpt from “Kasia Ozga, l’apparent du corps et son invisible parent. : Habeas corpus, aie ton corps, garde ton corps.” in Kasia Ozga, Shakers, “Lieux d’Effervescence”