Kasia Ozga s’interroge sur le rapport entre la matière et le sens. Elle demande: à quel moment une corde, cesse d’être ce qu’elle est et devient une œuvre d’art ? Ses recherches partent de la tradition de la sculpture figurative, mais se confrontent aux apports des différentes pratiques artistiques et artisanales.
Avec le bois, la résine, la terre, et surtout les cordes, sa réflexion porte sur les différentes attitudes corporelles. Ses collages de mains et de pieds à partir de ces matériaux explorent les habitudes humaines relatives à l’environnement et aux sociétés humaines. Ses sculptures évoquent toute une gamme d’émotions ; de la tension jusqu’à la tendresse.
Les oeuvres dépeignent les « rythmes de génération et destruction, de devenir et de passer, de rémission et concentration, d’agrégation et répartition, de consolidation et de dissolution ; » décrits par le philosophe John Dewey dans son livre, Art as Experience.
La corde est un matériau qui peut être à la fois « actif » et « passif » (mou) en limitant le mouvement et le permettant (en emboîtant et en liant deux corps séparés) : deux ficelles entourées l’une autour de l’autre sont plus résistantes que deux ficelles seules, mais en même temps elles sont moins flexibles.
Les œuvres rapprochent le corps et des produits de son environnement : dans les installations présentées, les cordages ressemblent à des doigts et les doigts aux cordages.