L’installation in situ, Colonne sans fin (étude), a été réalisée sur le site d’un ancien collège désaffecté dans le cadre de la Biennale de Gentilly en banlieue Parisienne en 2019. Elle est construite à partir des matériaux disponibles sur place (des bureaux, des bancs, des chaises d’écoliers et des restes des meubles cassés) et des fixations mécaniques (des serre-câbles/ serflex). De manière ludique, son titre fait référence à la fois au monument emblématique de Brancusi ainsi qu’à l’action principale, répétitive, caractérisant l’éducation.
La sculpture éphémère est entièrement composée de vieux mobilier scolaire qui a participé à l’apprentissage des générations d’élèves ayant franchi les portes de l’établissement depuis 1930 jusqu’à sa fermeture, il y a une quinzaine d’années. Pour ériger la tour, des meubles ont été imbriqués et fixés sur place un par un. Ainsi, la sculpture est aussi sa propre armature.
L’ode à l’apprentissage de 4m50 de hauteur prend la forme d’une colonne reliant le sol et le plafond du réfectoire de l’ancien collège Pierre et Marie Curie. L’oeuvre met en scène un double mouvement, avec des meubles qui grimpent vers le ciel et qui s’écoulent d’un trou dans le faux plafond suspendu.
L’installation surréelle s’oppose à l’organisation minutieuse des plans des salles de classe et incarne le rêve de chaque élève à un moment donné pendant sa scolarité: de faire tout voler en l’air ! En même temps, la forme improbable de l’empilement évoque une catastrophe, un éclatement et des barricades de fortune dans certains établissements scolaires lors des mouvements sociaux. L’échelle de l’oeuvre élève l’imagination et fait peur au corps: les spectateurs sont invités à s’émerveiller de la géométrie improbable de la pièce finie sans s’approcher de trop près !